Infolatine
LA ACTUALIDAD
11 de Marzo de 2002
     
1. Les antecédents de la crise Argentine.

L'histoire n'est pas un match de soccer. La représentation que les médias font des événements politiques et économiques surtout lorsque les gens agissent ensemble en tant que mouvement social, de masse, mouvement révolutionnaire ou des citoyens consiste a oublier, à effacer volontairement l'histoire. 

La rébellion sociale qui a fait tomber 2 gouvernements et qui surveille l'actuel en Argentine n'a pas surgit du néant. Il y a des antécédents historiques, politiques et sociaux.  Voici quelques uns pour comprendre l'ampleur de la crise et en même temps le niveau de ras le bol ( la bronca disent les argentins) la colère et l'indignation des citoyens et des citoyennes qui ont prit la rue et brandit les caceroles pour se débarraser dans un premier temps d'un gouvernement qui avait trahit leurs espoirs. 

Voici, donc une petite chronologie de l'histoire du POUVOIR

en 73 Retour de péronistes et Peron plus tard qui gouvernent jusqu'en 76. 

Coup d'État militaire et dictature de 76 à 83 qui endette le pays. 30 mille dsiparus. Les militaires argentins aident la contra au nicaragua. 

Les militaires, après leur défaite militaire dans les Malouines, face a l'Angleterre doivent remettre le pouvoir au civils.

En 83 les argentins méfiants à l'égard du péronisme élissent un gouvernement radical celui du président Raúl Alfonsin. L'hyperinflation gruge les revenus des salariés et des classes moyennes. Il signe la loi de Punto final qui met fin à la possibilité de juger les militaires pour leurs crimes et les disparitions. Incapable de gouverner, Alfonsín ne termine pas son mandat.

La démagogie de Menem et des péronistes l'emporte en (1989-1999). Il a joué avec son passé de prisonnier politique sous la dictature. Parmi ses proches se trouvent des collaborateurs de la Dictature. Pendant dix ans il va règner en maître. 

Avec son Superministre Domingo Cavallo il vend le pays aux entreprises étrangères, privatise le patrimoine public argentin. les secteurs clés; énergie, pétrole, télécommunications, transports, territoires fertiles passent aux mains des multinationales espagnoles, allemandes, étatsuniennes, japonaises. Les banques françaises, espagnoles, allemandes étatsuniennes, canadiennes commencent à brasser des affaires. Quelques entreprises sont vendues à un prix ridicule. Les  citoyens encaissent les coups du capital. Apparemment la société argentine sombre dans l'apathie.

Le menemisme inaugure la corruption à grande échelle. Pendant les dernières années de son mandat il sera  à la tête d'une organisation des malfaiteurs pour faire du traffic d'armes. Dans son cercle d'intimes il ya des narcos. Son fils mourra dans un accident d'hélicoptère. On soupçonne des réglément des comptes mafieux. 

La Constitution de la République argentine empêche la réélection pour deux périodes consécutives du président; Menem fera en sorte que le Congrès vote une loi pour modifier la constitution et ainsi se faire réélire en 95. République bananière crient aujourdh'hui les responsables du Trésor américain pour empêcher le sauvetage financier de l'Argentine. À l'époque, Menem élève docile du FMI jouait au tennis avec Bush père a Kennebunk Port. 

En 1999 le peuple argentin en a assez avec 10 années de péronisme, de corruption, de néolibéralisme, de soumission au diktats du FMI. La surévaluation du peso a détruit la compétitivité de l'entreprise argentine. S'ensuivent les fermetures d'entreprises et le licenciements de travailleurs. 

Lors des élections présidentielles de 1999 M. De la Rua candidat de l'Alliance, coalition composée de l'Union Civique Radical, et du Frepaso ex-dissidents péronistes et des partis de gauche est élue par une large majorité. Les espoirs se ravivent. Parmi les têtes dirigeantes quelques citoyens réputés honnêtes. Graciela Fernández Meijide (mère d'un jeune disparu) elle deçoit, puisqu'elle trempera dans des afaires de corruption. Carlos Alvarez, le viceprésidnet demisionnera a mi mandat. 

Les médias, à leur façon couvrent la vie politique et informent les citoyens. Les journalistes jouissent d'une certaine indépendance, à la TV on discute de politique, elle reste marquée par le pesimisme, mais elle fait partie de la vie des citoyens.

Les espoirs de justice sociale et de lutte contre la corruption que le gouvernement de de la Rua avait revéillé volèrent en éclats le lendemain même de sa prise de pouvoir. Il augmente les impôts de la classe moyenne, baisse les salaires, accélère l'endettement. 

Le 20 mars 2001, Domingo Cavallo est de retour, un neolibéral pur et dur, ancien ministre de Menem, accepte le poste de Ministre d'économie et finances et 9 jours plus tard le congrès lui donnera des pouvoirs étendus. Les politiciens, la majorités des députés et des sénateurs s'éloignent des plus en plus des préocupations citoyennes. Quelques rares excéptions, dont Mme. Elisa Carrió députée qui dénonce et traque la corruption menemiste. Quelques juges aussi qui poursuivent les crimes de la dictature et la corruption. 

La crise économique s'accentue. Le FMI exige l'application des mesures néolibérales, coupures dans le programmes sociaux, dévaluation, baisse des salaires, déficit zéro. 

La fuite des capitaux et des fortunes atteint des niveaux récords. 
 

Le 3 décembre 2001, pour éviter la débandade De la Rua et Cavallo imposent le gel des fonds. Coup d'État du capital. L'on confisque les avoirs des épargnants. On confisque et l'on clôture les épargnes de toutes sortes, c'est LE CORRALITO. Pour sauver le système bancaire malgrés ses profits on s'attaque à l'épargne des classes moyennes. 90% des épargnants ont moins de 50 mil dollars. Ils ne pourront que rétirer 250 par semaine. 

Le 5 décembre 2001 le FMI décide ne pas octroyer un prêt jadis promis de 1260 millions. C'est sa façon désavouer à Cavallo, de précipiter la crise, d'obliger à négocier un plan d'austérité et d'exclusion de presque la moitié des argentins : 15 millions.

Les choses se précipitent : Grêve générale le 13 décembre, l'Argentine paie 700 millions de dolars au FMI en évitant ainsi le défault des paiements. 

Le 18 décembre révolte populaire dans des quartiers où la misère et le chômage règnent depuis des années. Des supermarchés sont pris d'assaut, la TV filme en direct. La colère, la rage et l'inignation s'expriment : « Qu'ils s'en aillent tous » « Nous avons faim ». Les cacerolazos, le bruit des cacéroles s'entendent dans tous le quartiers de Buenos Aires et de grandes villes comme Córdoba, Salta, Rosario, etc. La tension sociale monte.

Le Gouvernement de De la Rúa déclare l'État de siège, le lendemain le ministre Cavallo présente sa démission. 

Des négociations sont entammées entre le gouvernent (radicaux de de la Rua) et les péronistes de Duhalde fort dans Buenos Aires pour forme un gouvernement de « Salut national ». 

Le 20 décembre les manifestations populaires dans tout le pays mais surtout à Buenos Aires de la place du congrès et devant la maison présidentielle Plaza de Mayo obligent le président de la Rúa à demissionner. Il fuit par les toits dans un hélicoptère. La police a reçu l'ordre de dégager. La  répression dans le centre de Buenos aires est brutale. Les cibles des certains groupes sont les banques. La police tire; 36 morts dans tout le pays. Les cacerolazos et les manifestations se produisent dans tout le pays. 

Le 23 décembre un nouveau président Rodriguez Saa imposé par le congrés annonce un programme nationalo-populiste. Il annonce la suspension des paiements. Le pouvoir économique a peur. Les manifestations continuent et on éxige sa démission. Il vient de la province de Misiones. On conteste sa légitimité. Fait nouveau; des quartiers populaires jusqu'aux quartiers de classes moyennes et aisées l'Argentine se mobilise et s'organise. Les supermarchés et les banques sont les cibles des manifestants. les scraches commencent, 

La situation est devenue grave. Dans les 22 provinces la situation est grave. Pendant quelques semaines BAIRES est devenue ingouvernable.

Il s'installe une profonde crise du système de domination.

La crise économique est grave. Le pouvoir d'achat est atteint par la dévaluation, les épargnes bancaires sont confiqués pour sauver le système financier. Le chômage en termes réel frôle le 25%. Les licenciements guettent les salariés.

Dans le bloc des dominants les antagonismes entre les différents secteurs capitalistes éclatent. Dévaluationnistes contre secteurs financiers et importateurs. 

Perte de confiance dans le système bancaire et financier responsable d'un holdup capitaliste aux citoyens. 

Indignation contre ces propriétaires de l'argent et des capitaux qui ont sorti autour de 25 milliards du pays avant et après les mesures. Perte de confiance dans les institutions capitalistes. 

Au niveau politique perte de légitimité des parlements. les représentants des Députés et des  sénateurs ont perdu toute crédibilité. On se méfie des alliances entre les deux grands partis traditionnels qui monopolisent la scène politique. 
La Cour Suprême est corrompue. ; on exihe la démission de ses juges. Dans les provinces les autorités sont aussi denoncées. Dans certaines provinces les routes sont coupées et les services de sécurité se réunissent pour tenter de gérer la crise. L'alliance entre le secteur Duhalde et celui de Alfonsin se fconsolide pour empêcher aque le pouvoir tombe. Elle est fragile.

Le POUVOIR militaire ne réagit pas. Le silence est de mise. Pas de bruit dans le casernes il sont appris à être prudents. Pour l'instant, sans un appel clair de la classe politique et le feu vert des américains ils ne peuvent pas réagir. 

La police réprime et tue des manifestants et des militants.

Crise idéologique-politique donc : < nous n'acceptons plus qu'on nous gouverne comme avant, sans nous consulter. Nous nous exprimons autrement >. 

Voilà la toile des éléments de fond qui donne un sens à cette réaction démocratique des milliers d'argentins qui se rassemblent et s'organisent.

Dans le cadre de cette crise des institutions le peuple devient protagoniste actif. On parle de la révolte des classes moyennes. Il s'agit des secteurs salariées, professionels, techniciens, professions libérales, des employés des institutions publiques, municipales, des hopitaux ....

Qu'est ce qu'ils font, Que font-ils ? Ils s'autoorganisent par quartier, ils s'autoconvoquent, ils délibérent et ils se donnent une coordination interquartier. Ils organisent des manifestations et des cacerolazos. Ils remplissent un vide politique; ils développent un nouveau discours politique et démocratique. Ils proposent des solutions aux problèmes de service électrique, municipaux.

Ils font des marches aux cris de « piquete et cacerola la lucha es una sola »

Quels sont leurs revindications principales

Des élections maintenant
Dissolution de la Cour Suprême
Non paiement de la dette 
 

Comment s'explique cette initiative dont personne s'attendait et qui fait parler tout le monde en Amérique latine. 
 

En vérité l'activité des mouvements et des organisations populaires en Argentine a suivit un rhytme croissant. 

N'oublions pas l'activité infatigable pour la vérité et la justice des familles des disparus  politiques de la dictature Argentine. Surtout de las « Locas de la plaza de mayo », les Mères de plaza de Mayo qui à partir des années 80, et à tous les jeudis manifestaient à Buenos aires. Quiconque les voyait était emu par leur courage. Harcelées par la police elles ont résisté pendant des décennies, malgré leurs divisions internes. 

Des organisations comme HIJOS (les fils des disparus) qui ont traqué les represseurs et les tortionnaires en les ESCRACHANT, manifestations de dénonciation publique. 
 

L'activité des centrales syndicales autonomes des enseignants qui comme la CTA a organisé des grêves mais aussi des colloques, des débats d'idées, a écrit des documents de réfléxion sur le syndicalisme, un nouveau projet de société, la gauche, la démocratie, la justice sociale. Des enseiganant ont campé pendant des mois aux alentours de la maison du gouvernement pour attirer dénoncer les conditions de travail des enseignants et la situation de l'enseignement public. 
 

Il faut ne pas oublier non plus la révolte des 16 et 17 décembre 1993 à Santiago del Estero, des retraités et des chômeurs avait protesté contre les politiques sociales. 

Ni de premiers piqueteros, chômeurs excédés établissant des barrages routiers a Cutral Co, dans la province de Neuquén. Le mouvement des piqueteros ont multiplié leurs actions ces trois dernières années dans les provinces (très actifs à Salta où suite a la répression policière ont pris d'assaut des casernes de la police.) et ont gagné lentement la ceinture ouvrière de Buenos Aires. Impossible pour la police de les traquer, leurs dirigeants sont inconnus. 

Nul avait prêté attention non plus le 24 juillet 2001,  à la première Asemblée nationale des organisations populaires, territoriales et de chômeurs et le 4 septembre à la naissance du Front national contre la pauvreté; FRENAPO regroupant les principales organisations populaires du pays.

Le conflit de Aerolineas Argentinas que les travailleurs ont su présenter comme un  symbole du patrimoine public des argentins mal adminitrés par un groupe espagnol a fait l'effet d'un catalyseur et un détonateur dans la conscience collective contre le néoliberalisme et la mondialisation. 

C'est sur cette sorte de colonne vertébral des mouvements et des organisations sociales, sur leur expérience qu'a mon avis se greffe celle des milliers des citoyens de Baires (20 000) organisés en comités de quartier ou Assemblées de quartier. Ils ont déja un comité de coordination d'une trentaine de assemblèes dans lequelles participen des centaines des citoyens. Un renouveau politique une alternative démocratique aux partis et au néolibéralisme. 
 

Duhalde a récemment déclaré que ces Assemblées de quartier n'étaient pas de la démocratie, que la démocratie c'était aller voter. 
 

Tout ceci dans un contexte de croisée néolibérale de la part de l'administration Bush et du FMI. La nomination de ANNE Krueger à la tête montre la ligne dure et fondamentaliste du FMI. En Argentine il s'agit d'exclure 15 millions de personnes, de réalimenter le cycle pauvreté/repression.

La BID vient de prédire une forte récession en AL; croissance zéro.

Selon la CIA, son Directeur Richard Tenet, dans un rapport au Congrès étatsunien affirmait l'existence des trois points chauds à surveiller en AL; la Colombie où sous les presions de Bush le dialogue avec la guerrilla a été interrompu, le Venezuela (destabilisé par les déclarations de C. Powell) et l'Argentine où les provinces du nord 50% de chômage sont considérée par les organismes de represion et de sécurité comme extrêmemet dangereuses. L'amalgame, mouvements sociaux =danger de guerrilla= terrorisme,  s'inscrit dans la logique de la politique extérieure américaine. 

Les militaires latinoaéricains n'attenden qu'à être maquillés de démocrates pour participer dans des coalitions à la Fujimori donc, en Argentine, participer à une nouvelle alliance avec les vieux partis pour assurer l'ordre représsif dont ont besoin l'axe du mal (BM, FMI et OMC) et la mondialisation néoliberale. 


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